Crise du logement à Montréal : Les Montréalais peinent à devenir propriétaires et à trouver des loyers abordables

En 2024, une grande majorité des Montréalais estiment qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter une propriété dans les cinq prochaines années. Selon un sondage Léger commandé par l'organisation Vivre en Ville et publié en partenariat avec la Ville de Montréal, 75 % des résidents ne pensent pas pouvoir devenir propriétaires, tandis que seulement 18 % croient en leur capacité à y parvenir.

Les résultats du sondage mettent en lumière une situation alarmante pour le marché locatif montréalais. En 2024, les ménages qui ont déménagé ont vu leurs loyers augmenter de 24 % en moyenne, passant d'un appartement à l'autre. Le coût moyen du loyer pour un appartement d'une chambre à coucher est désormais de 962 $, tandis qu'un appartement de deux chambres coûte en moyenne 1 134 $. Pour un appartement de trois chambres, le loyer moyen est de 1 135 $, et pour quatre chambres ou plus, il atteint 1 156 $.

La situation est encore plus préoccupante pour les ménages à faibles revenus. Le segment des unités dont le loyer se situe entre 500 $ et 749 $ a fortement diminué, passant de 25 % à 18 % de toutes les unités disponibles. Par contre, le segment des unités dont le loyer dépasse 1 250 $ a augmenté de 21 % à 28 %. Cette hausse des loyers rend l'accès à un logement abordable de plus en plus difficile pour de nombreux Montréalais.

L'impact de cette crise se fait également sentir au niveau de l'itinérance. En 2024, 15 % des ménages locataires du grand Montréal, soit 1 579 locataires, ont déclaré avoir vécu une situation d'itinérance, une augmentation de 5 % par rapport à 2023.

Le sondage révèle également des lacunes importantes en matière d'accès à l'information pour les locataires. 84 % des locataires ne connaissent pas la section G du bail, qui indique le prix le plus bas payé pour le logement au cours des douze derniers mois. De plus, 11 % des locataires ont déjà eu recours au Tribunal administratif du logement pour une fixation de loyer, une augmentation relative de 37,5 % depuis 2023.

Malgré ces difficultés, 85 % des locataires estiment que leur logement est en bon état, contre 14 % qui jugent leur logement en mauvais état. Par ailleurs, 59 % des locataires ont des particuliers comme propriétaires, et 8 % reçoivent un supplément pour payer leur loyer, une proportion stable par rapport à 2023.

Robert Beaudry, responsable de l’itinérance, de l’urbanisme et de l’OCPM au comité exécutif de la Ville de Montréal, a souligné la nécessité d'agir face à cette crise : « La crise du logement frappe tout le monde. Cette deuxième étude démontre que les logements locatifs sont de moins en moins abordables. Le constat est clair : les locataires payent toujours plus cher leur loyer, ils ont de plus en plus recours au TAL et n’ont tout simplement pas accès à toute l’information à laquelle ils ont droit. »

Vivre en Ville insiste également sur l'importance de disposer de données précises et annuelles pour suivre l'évolution du marché résidentiel. Adam Mongrain, directeur - Habitation à Vivre en Ville, a déclaré : « Nous n’avons pas de portrait réel de la situation des loyers. Ce manque d’informations rend la vie des ménages québécois plus difficile, et nuit à la prise de décisions de nos élus. Ce que les premières données disponibles pour les ménages montréalais nous montrent, c’est qu’il y a une nécessité d’améliorer l'accès à l’information et une réelle volonté des citoyens à y contribuer. »

La Ville de Montréal a profité du dévoilement de ce sondage pour réitérer sa demande au gouvernement du Québec de mettre en place un « Registre des loyers national ». Robert Beaudry a affirmé : « Notre administration est fermement engagée à remédier à la situation et à mettre en place les mesures nécessaires afin d’assurer que la population puisse trouver des logements en fonction de leur budget. »

L'étude complète menée par Léger sur l’ensemble du territoire québécois sera rendue publique à l'automne prochain.

Source : Noovo.info

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