Les déménagements sont devenus un fardeau financier important pour les locataires montréalais. Une récente étude de l’organisme Vivre en Ville, rapportée par Isabelle Ducas dans La Presse, révèle que les locataires qui déménagent paient en moyenne 23 % de plus pour leur nouveau logement, comparé à leur ancien loyer .
Une Augmentation Alarmante des Loyers
Adam Mongrain, directeur du secteur de l’habitation à Vivre en Ville, souligne que cette augmentation de loyer dépasse largement les moyennes répertoriées. Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), les hausses de loyer dans la région de Montréal sont estimées à 8,5 %. Cependant, ces chiffres concernent l’ensemble des appartements, y compris ceux où les locataires ne déménagent pas. Pour ceux qui doivent déménager, la situation devient particulièrement précaire, surtout pour les personnes âgées et les ménages à faible revenu .
Le Déclin des Logements Abordables
Le segment des logements dont le loyer se situe entre 500 $ et 749 $ a fortement diminué, passant de 25 % à 18 % en un an. En revanche, les logements dont le loyer dépasse 1250 $ ont augmenté, passant de 21 % à 28 % . Cette tendance est préoccupante car elle réduit les options de logement abordable pour les locataires montréalais.
L'Ignorance de la Section G du Bail
Une autre donnée alarmante de l’étude est que 84 % des locataires montréalais ne sont pas informés de l’existence de la section G du bail, qui indique le loyer payé pour leur logement au cours des 12 derniers mois. Cette section est pourtant une exigence légale au Québec. Adam Mongrain rappelle que le manque de transparence à ce niveau complique davantage la situation pour les locataires qui cherchent à comparer les loyers et à défendre leurs droits .
L'Augmentation de l'Itinérance
L’augmentation des loyers et les évictions forcent de plus en plus de personnes à vivre des épisodes d’itinérance. Robert Beaudry, responsable de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal, souligne que cette situation affecte non seulement les personnes sans abri visibles, mais aussi celles qui dorment chez des amis ou dans leur voiture. Cette forme d'itinérance cachée est en forte progression et représente une source énorme d’inquiétude pour les politiques publiques .
La Défense des Droits des Locataires
Face à ces défis, les locataires montréalais montrent une volonté croissante de défendre leurs droits. Une étude Léger et Vivre en Ville 2024 révèle qu’à Montréal, 11 % des locataires ont déjà saisi le Tribunal administratif du logement (TAL) pour une fixation de loyer, une augmentation de 37,5 % depuis 2023 . Adam Mongrain note qu'un registre des loyers, s’il était mis en place par Québec, pourrait réduire le nombre de litiges portés devant le TAL.
Conclusion
Les locataires montréalais sont confrontés à une crise du logement qui menace leur stabilité financière et leur sécurité résidentielle. Les données de Vivre en Ville soulignent l'importance d'une intervention politique pour protéger les locataires et assurer un accès équitable à des logements abordables.
Source: Isabelle Ducas, La Presse, Les déménagements coûteux pour les locataires montréalais
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